mercredi 19 décembre 2007

La Bonne Parole pour Tous

Si l’Evangile est partout, nombre de nos frères de l’arrière-pays ou de nos concitoyens des villes n’y comprennent rien. Pourquoi ? Nous ne parlons pas leur langage. L’Evangile est encore gardé captif dans le langage même de l’Haïtien qui fait la prédication ou l’enseignement.

L’apôtre Paul exhorte Timothée à prêcher la Parole (2 Ti 4.2). Moi, je dirais plus encore : Prêche la Parole dans le langage du peuple – le langage de tout haïtien. Vous direz en créole. Oui, mais dans le langage de la couche sociale où vous œuvrez.

J’ai l’habitude de demander à une personne que je rencontre pour la première fois : où est-ce que vous allez à l’église ? C’est justement pour ouvrir la conversation. Combien de fois j’entends le natif natal dire : « M mache nan legliz Pastè entèl. » Quelle parole imagée ! Cette réponse exprime l’idée de persévérance à l’église. En effet, la Bible nous intime l’ordre de ne pas abandonner nos assemblées. Dans les foyers de feu, les tisons collés ensemble vont garder le feu jusqu’au lendemain. Cette réponse évoque aussi l’idée que l’église est identifiée au pasteur, ou même que l’église appartient au pasteur. Le langage peut ainsi traduire (ou trahir) les conceptions érronées des fidèles, conceptions à corriger et réfuter par une prédication et un enseignement fidèles aux Saintes Ecritures et appropriés à notre contexte.

Comprenons nos frères et parlons leur langage et le message passera mieux. Parlez dans la culture du peuple – dans la culture du groupe auquel vous vous adressez.

Edner A. JEANTY, pasteur

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